Par la pratique il s’agit d’aller à la rencontre de notre nature profonde grâce à l’ouverture d’une succession de portes intérieures. Ainsi peuvent s’alléger et s’élargir nos espaces psychiques qui tapissent notre quotidien, lequel se trouve alourdi ce sac-à-dos porté par chacun, souvent inconsciemment mais cependant trop lourd. Ce qui fait dire à Abhinavagupta « La félicité ce n’est rien d’autre que de poser à terre un fardeau qu’on a longtemps porté sans le savoir. »
Ledit fardeau réduit nos horizons, épuise nos potentiels, épaissit notre sang, modifie nos humeurs, voile nos perceptions, oblitère notre intelligence, affecte notre système nerveux, saccage les harmonies organiques, épuise nos fonctions, trouble notre sensibilité, trahit nos idéaux, maquille nos objectifs et assurément affaiblit notre vitalité.
En revanche, la pratique renforce nos appuis par d’adroits assouplissements et tonicités musculaires, encourage les fluidités articulaires et valorise la puissance du souffle duquel émergent de nouvelles énergies ; tout cela affine le ressenti, étaie notre confiance, bonifie nos élans, éclaire notre intuition, détricote les confusions psychiques, génère la naturelle quiétude mentale, rassemble nos potentiels et affermit notre pas sur le chemin de la vie.
Sa constance engendre toutes les fluidités indispensables à l’émergence de la vraie santé physiologique et l’équilibre des forces mentales qui, loin d’être des mirages, sont propices aux épanouissements qui nous attendent .
Philippe De Fallois